Les réseaux sociaux sont-ils en passe de devenir les nouveaux intervenants bancaires ? C’est ce que laisserait entendre certaines rumeurs dans les milieux financiers de la Tech Américaine avec la création de crypto monnaies. Qui seront les futurs acteurs bancaires de demain ? Personne ne sait vraiment prédire l’avenir pourtant tous savent à quel point le marché du crédit se modifie avec l’avènement des crypto-monnaies.
Crypto-monnaie et crédit consommation font-ils bon ménage ?
Depuis un an, certaines plateformes sociales s’engagent dans une course contre la montre pour développer leur propre crypto monnaie. Pari courageux pour leurs décideurs, mais pourquoi investir massivement sur ce support financier sans savoir quelles valeurs va-t-elle produire ? En réalité cette stratégie coïncide avec le déploiement de nouveaux modèles économiques. Jusqu’ici les réseaux sociaux se sont contentés de vendre de l’espace publicitaire aux entreprises par le biais d’un ciblage toujours plus précis. Ce modèle a particulièrement bien fonctionné jusqu’au jour où des affaires de collusion avec les données personnelles ont entaché leur crédibilité (affaire Cambridge Analytica).
Si les plates-formes se lance dans la crypto monnaie, ils peuvent proposer d’autres services et entrer dans le marché de la finance. Il est possible même qu’un particulier qui recherche un crédit à la consommation ne s’adresse plus simplement à une banque ou un organisme de financement mais à un site internet tel un réseau social. Que cela représente-t-il ? La plupart des réseaux sociaux s’adressent au monde entier et entretiennent une relation avec leurs utilisateurs sans la moindre frontière. Quotidienne et volumineuse (3 milliards d’utilisateurs pour certaines), la relation client d’une plate-forme sociale dépasse largement celles des plus grandes banques au monde. En l’espèce, elles ont une capacité de frappe bien supérieure à la concurrence et peuvent proposer des offres de carte bleue ou d’ouverture de lignes de crédits. Inutile pour elle de lancer une quelconque plateforme supplémentaire comme le font la plupart des fintech puisque tout existe déjà.
Crypto-monnaie et réseaux sociaux seront-ils plus puissant que les Etats ?
Dans ces circonstances il devient légitime de s’interroger sur l’avenir des Etats qui détiennent le pouvoir régalien. Si une entité commerciale est capable de frapper une monnaie tout en développant une communauté sans la moindre frontière, elle risque d’entrer en concurrence avec certains pays. Toutefois, la réglementation des Etats risque de mettre à mal le projet de la plus grande banque du monde, puisque pour contracter des crédits à la consommation ou payer avec une crypto monnaie, il faut disposer d’une licence bancaire ou devenir un acteur des services de paiement.