Depuis le mois de juin, les taux des emprunts d’état français chutent d’ordinaire en dessous de la barre des zéros. Les emprunteurs peuvent se demander s’ils pourront bénéficier de taux négatifs pour leurs crédits. Qu’en est-il ?
Des taux qui ne cessent de baisser pour s’approcher du niveau plancher
Avec des taux négatifs, les emprunteurs peuvent légitimement se poser la question si emprunter ne leur rapportera pas une rente. Depuis le début de l’année, le loyer de l’argent n’a cessé de baisser avec une moyenne de 1,4% sur 20 ans, et 1,60% sur 25 ans. Aujourd’hui, un emprunteur qui contracte un crédit de moins de quinze ans peut même espérer obtenir un taux autour des 0,6% à 0,8%. Dans certains cas, les meilleurs dossiers peuvent compter sur des taux moyens de moins de 1% pour un crédit immobilier sur 25 ans.
Dans ces conditions, jamais le crédit n’a été aussi accessible pour les particuliers, ce qui ouvre des perspectives nouvelles pour préparer de nouveaux projets. Toutefois, pourquoi ne voit-on pas de banques en France proposer des prêts à taux d’intérêt négatif ?
Avec des taux négatifs, emprunter peut-il rapporter ?
Belgique, Danemark et Allemagne, ces pays ont franchi le pas en proposant à leurs clients des prêts à taux négatifs. Leurs propositions ne s’arrêtent pas uniquement aux crédits immobiliers, elles incluent aussi les crédits à la consommation. Seule disposition pour y prétendre : avoir contracter un crédit à taux variable. Pour l’heure, rien n’annonce l’arrivée de telles conditions dans les banques de l’Hexagone. Certains justifient le droit français qui stipule qu’avec des taux négatifs, les organismes financiers ne pourraient plus qualifier des emprunts à taux négatifs sans paiement d’intérêt.
Toutefois, les textes juridiques à cet égard demeurent flous. En outre, ce raisonnement ne suffit pas car le capital finit toujours par être remboursé alors que la banque saurait malgré tout générer une marge même infime (dossier et frais d’assurance). Si les taux négatifs ne risquent pas de venir en France, c’est tout simplement parce que cette pratique appartient aux crédits accordés à des taux variables. Or, en France, peu de crédits font l’objet de ce type de clause pour pratiquer dans la quasi-totalité des taux fixes. Depuis la réduction des intérêts, on assiste à la disparition des taux variables qui représentent moins de 1% des offres de crédit sur le marché (selon la banque de France).